A Genève, l’impôt est toujours aussi lourd
Sur la base des barèmes 2007, il avait été démontré dans une précédente chronique (Tout l’immobilier du 10.12.2007) que Genève se trouvait être à la 13ème place quant à la gourmandise de sa fiscalité par rapport à tous les cantons suisses pour les contribuables mariés disposant d’un revenu taxable de CHF 50’000.-, puis dès CHF 100’000.- de revenu taxable son classement passait du 21ème au 26ème, c’est-à-dire arrivait 1er de classe (ou dernier selon le point de vue) pour la cherté de son imposition des hauts revenus.
Qu’en est-il sur la base des plus récentes comparaisons ?
Des comparatifs des barèmes 2009
Depuis il y a eu d’âpres discussions, voire de batailles juridique dans certains cantons qui voulaient baisser drastiquement leur fiscalité, il est donc intéressant de pouvoir constater où se situe désormais le canton de Genève par rapport aux autres cantons en Suisse sur la base des barèmes appliqués dans chacun des cantons et détaillés notamment dans le manuel Kendris 2009-10.
C’est ainsi que l’on peut procéder au classement des cantons en fonction du revenu taxable.
Le tableau montre que pour les contribuables mariés disposant d’un revenu de CHF 50’000.-, le canton de Genève se trouve être à la 15ème place (il était à la 13ème en 2007) par rapport à tous les autres cantons suisses.
Dès CHF 100’000.- de revenu taxable, son classement devient 23ème sur 26 pour terminer à la 26ème position, soit le canton le plus cher pour les hauts revenus.
L’on constatera que le canton d’Obwald qui a fait beaucoup parler de lui, n’est pas quant à lui le meilleur canton puisque c’est toujours Zoug qui détient la palme de la faible imposition des personnes physiques.
Il y a lieu toutefois de relativiser cette assertion dès lors que le classement repose sur une moyenne cantonale, alors que certaines communes situées dans certains cantons se distinguent très nettement de la moyenne cantonale.
C’est ainsi que dans certains cantons, la commune la moins chère se trouve être à 50% de l’impôt pratiqué en moyenne dans le canton considéré…
Des comparatifs 2009 avec genève 2010
Les plus récentes comparaisons publiées se basent sur les chiffres disponibles à fin 2009 et sachant que Genève connaît un changement drastique de système au 1er janvier 2010, et nonobstant que l’on ne dispose pas encore des chiffres 2010 comparables pour les autres cantons, il semblait opportun de montrer une première image des conséquences de ce changement genevois dans le paysage de la fiscalité des cantons suisses.
Ce nouveau tableau permet de constater que Genève est en troisième place pour la taxation des contribuables mariés disposant d’un revenu de CHF 50’000.-, mais qu’au delà Genève se situe à des places beaucoup moins enviables, à savoir pour les revenus excédents CHF 50’000.- à la 20ème place pour terminer à la 24ème place ; étant précisé que Genève n’est plus la lanterne rouge pour les hauts revenus.
Derechef il a faut considérer ce classement avec réserve, dès lors qu’il s’agit d’une comparaison de la situation 2010 de Genève avec celle de 2009 des autres cantons (sous entendu que ces derniers verront très certainement leur barème évoluer, notamment pour les cantons qui les indexent annuellement).
Premières conclusions
Le nouveau système genevois (abandon du « rabais d’impôt » et introduction du splitting pour les couples) corrige la taxation outrancière que les bas revenus connaissaient jusqu’alors, mais seulement pour les bas revenus.
En outre vu la cherté de la vie à Genève, le revenu résiduel des genevois (compte tenu des charges obligatoires telles les primes LAMAL, les loyers, etc) est moindre que dans les autres cantons. En effet de récentes études ont montré qu’un couple devait disposer de quelque CHF 90’000.- pour pouvoir survivre…
Enfin l’on constate que la situation de Genève change du tout au tout dès que les revenus excèdent CHF 50’000.- ; il sera d’ailleurs traité dans une prochaine rubrique de la progressivité des barèmes.
Publié le 13 septembre 2010